J’ai bravé le froid, le vent polaire, la slush et les remarques de mon copain qui n’aimait pas mes pantalons parce que je savais que ce qui m’attendait allait être fou de chez fou. Je n’ai pas été déçue, heureusement pour mon couple.
Jessica Harnois, sommelière, a collaboré avec le chef Jean-Benoît Courcoul, du restaurant La Coupole, à l’occasion d’un souper Planète Montréal pour le festival Montréal en Lumière. Planète Montréal, c’est un concept qui allie un restaurant et une personnalité montréalaise. Chaque resto a un menu à élaborer avec sa personnalité. Par exemple, le designer de mode Denis Gagnon prépare un menu stylisé chez Accords et le directeur général de nos Habs, Marc Bergevin, présente sa recette préférée de tartare de veau chez le Richmond Griffinton.
J’étais donc en plein centre-ville pour aller découvrir un menu 3 services style «accord mets – vin». Jessica Harnois nous présentait des produits coups de cœur, tous québécois. Le chef Courcoul, résident à La Coupole, a créé son menu à partir de la sélection de vins de Jessica. À les voir faire des blagues à double sens et rire aux éclats pendant la soirée, on devine que la collaboration s’est faite avec facilité.
Mais, WOW. Quel résultat incroyable. Premier round : un filet de doré poêlé, beurre blanc au verjus et riz noir. Si je ne mangeais que de ce beurre blanc pour le reste de ma vie, je serais une femme comblée. C’est mon coup de cœur #1 du menu. Le plat était servi avec un inoubliable chardonnay du Vignoble Coteau Rougemont.
Second round : joue de veau braisée aux baies d’argousier. Ce mets-ci était servi avec un rouge du Vignoble Chemin de la Rivière, le plus gros défi de la soirée selon Jessica et Jean-Benoît, car le Québec n’est pas le meilleur producteur de rouges. Mission accomplie, parce que même s’il manquait le «kick» pour faire de ce vin un chef-d’œuvre, l’association avec le plat venait compléter le tout avec harmonie, sans qu’on s’en rende compte.
Dernier round, préparez-vous. La sommelière n’a pas la dent sucrée (à mon grand désarroi), elle a donc proposé au chef un dessert plutôt salé… Et quoi de mieux qu’un cheesecake pour faire le travail ? J’ai donc mangé le meilleur gâteau au fromage ever : déconstruit, fait avec du cheddar vieilli, une crème fouettée à la ricotta, des tuiles de parmesan et une gelée de poire… Parce que le vin dessert était en fait un poiré de glace, mon coup de cœur #2. La cuvée Tabarnak du Domaine des Salamandres est à découvrir, mais attention ! Le nom est censuré à la SAQ, on y retrouve plutôt la cuvée «Controversée».
Courez vous en acheter une bouteille. Là, là.
Ce repas à 95% québécois (seuls le sucre, le sel et le riz noir ne sont pas locaux) ne mettait en valeur ni les plats, ni les vins, mais l’association des deux. Les subtilités des produits vinicoles étaient toutes retrouvées dans le menu de Jean-Benoît Courcoul. Un tour de force digne de mention.
Et je fais un beau clin d’œil aux jeunes de la Tablée des chefs qui étaient en cuisine. Belle job, belle cause !
Pour voir la programmation complète de Planète Montréal, c’est ici.
– Camille Laventure